En première année de droit, la tentation est grande de raisonner en coefficients. Tout semble indiquer qu’il faut se concentrer sur les matières majeures — droit constitutionnel, droit civil — et réserver aux mineures une place secondaire, quand le temps le permettra.
Mais ce calcul, en apparence logique, s’avère souvent trompeur. Et le réveil, brutal.
Ce qu’on ne travaille pas… et qui coûte cher
Ce qu’on oublie, c’est que les majeures sont automatiquement travaillées tout au long de l’année. Les séances de travaux dirigés imposent un rythme, forcent à apprendre les décisions, les notions, les raisonnements. Même sans réviser de manière autonome, on passe des dizaines d’heures à consolider les fondamentaux.
Les mineures, elles, échappent à ce circuit d’apprentissage imposé. Pas de TD, peu ou pas de rappels du chargé de cours. Elles attendent, silencieuses, qu’on s’y intéresse. Et bien souvent, elles ne reçoivent l’attention qu’à quelques jours des partiels. Mais il est alors trop tard. Ces matières, qui paraissaient secondaires, peuvent devenir les pièges de fin de semestre.
D’autant plus que les modalités d’évaluation ne laissent aucune place à l’approximation : un QCM exige une connaissance exacte, une question de cours suppose une restitution claire et structurée. Ce n’est pas la méthodologie juridique qui est testée, mais la rigueur de l’apprentissage.
👉 Voir en ce sens notre article : Dissertation, commentaire, cas pratique : maitrisez le raisonnement juridique.
Des matières décisives et révélatrices
On aurait tort pourtant de ne voir dans les mineures qu’un fardeau ou une formalité. Certaines, comme l’introduction à la science politique, l’organisation internationale ou encore l’histoire des idées politiques, offrent une ouverture intellectuelle précieuse. Elles permettent de découvrir d’autres horizons, d’esquisser des parcours futurs – relations internationales, administration publique, recherche. Certaines de ces disciplines font d’ailleurs l’objet de parcours de Master à part entière.
En cela, elles ont une double fonction : stratégique, pour maximiser ses résultats là où les autres candidats se relâchent, et pédagogique pour nourrir sa réflexion sur l’après-L1, sur les affinités disciplinaires, sur les bifurcations possibles.
La bonne approche
Il ne s’agit pas de traiter toutes les matières sur un pied d’égalité. Mais de comprendre que les mineures, parce qu’elles ne sont pas encadrées, demandent un effort volontaire. Il faut leur accorder du temps en amont, apprendre les cours régulièrement, refaire les QCM d’annales, mémoriser les points de vocabulaire ou de culture générale.
En somme : ne pas les négliger au motif qu’elles « comptent moins », car elles rapportent souvent plus qu’on ne le pense. Et surtout, elles peuvent aider à construire un projet.
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À L’Écurie 1134, on enseigne à ne pas confondre coefficient et importance. Parce que réussir en droit, c’est aussi apprendre à regarder là où les autres ne voient rien.